La légalisation du cannabis en Suisse

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Un pas vers l’avenir

Au cours des dernières décennies, le débat sur la légalisation du cannabis s’est intensifié en Suisse. Il y a 30 ans déjà, le parti des Verts s’engageait activement en faveur de la légalisation. Dans leur prise de position, les Verts adoptent une position claire sur la forme que devrait prendre une éventuelle légalisation. Des membres des Verts se sont investis dans l’élaboration de ce document précurseur grâce à des échanges constructifs, notamment avec l’IG Hanf et d’autres organisations, telles que des associations de lutte contre les dépendances. En tant que magasin spécialisé, nous saluons cette évolution et la considérons comme une chance pour une politique progressive et raisonnable en matière de drogues en Suisse.

Le nouveau document de position du groupe des Verts

Après des décennies d’engagement politique et un changement de société, un nouveau chapitre de la politique suisse en matière de drogue est sur le point de s’ouvrir grâce à la mise en œuvre de l’initiative parlementaire Siegenthaler. Les Verts mettent particulièrement l’accent sur la protection de la santé et la prévention, afin de réduire les effets négatifs de l’interdiction tout en développant les avantages sociaux, médicaux et économiques du cannabis.

Les points de repère proposés pour la réglementation de la consommation de cannabis mettent l’accent sur la protection de la jeunesse et de la santé, ainsi que sur la prévention des dépendances. Il s’agit notamment d’interdire la publicité et le parrainage, de réserver la vente aux personnes majeures, d’imposer des règles strictes en matière de culture et de qualité des produits, ainsi que d’instaurer une taxe de prévention affectée au financement de la prévention des dépendances et des offres de traitement. Les Verts plaident pour une taxe d’incitation modérée et l’introduction d’un suivi statistique de la consommation de cannabis.

Les politiques sont invités à aborder la consommation de cannabis avec plus de réalisme et moins de moralisme. Dans le cadre des travaux législatifs en cours, les Verts s’engagent à réglementer la consommation de cannabis, en mettant l’accent sur la santé publique et en trouvant un juste milieu entre un marché noir non réglementé et un marché légal non réglementé.

L’avenir de la réglementation du cannabis en Suisse promet donc un changement qui ne concerne pas seulement la manière dont la société perçoit le cannabis, mais qui devrait également minimiser les effets sur la santé, la jeunesse et le marché noir.

  • En savoir plus sur l’initiative PI Siegenthaler de septembre 2020 – ici !
  • Document de position du groupe des Verts sur la légalisation du cannabis – ici !

Le point de vue de Herba di Berna sur la légalisation

En tant qu’entreprise leader dans le secteur du chanvre, Herba di Berna adopte une position différenciée sur la légalisation du cannabis. Tout en soutenant les efforts de régulation du marché et de protection des jeunes et des consommateurs, nous plaidons pour une distribution dans des magasins spécialisés certifiés, en complément des Cannabis Social Clubs. Nous pensons que les points de vente gérés par l’État pourraient augmenter le risque de monopole.

De plus, nous considérons que la barrière à l’entrée est relativement importante :

  • Les données personnelles, les habitudes de consommation et la situation du permis de conduire doivent être fournies, entre autres.
  • L’idée d’assécher le marché noir par des points de vente étatiques nous semble être un vœu pieux.
  • Les contraintes et les normes de production seront élevées, ce qui se répercutera inévitablement sur les prix.
  • Nous plaidons pour un marché réglementé avec des normes de production élevées, à l’instar de l’alcool qui, selon nous, peut tout à fait être géré par le secteur privé.

Une approche différenciée du marché

La légalisation du cannabis en Suisse est sans aucun doute un pas dans la bonne direction, mais il est important d’adopter une approche différenciée de ce qui se passe sur le marché. Un marché réglementé, caractérisé par la concurrence et des normes élevées, profitera à long terme tant aux consommateurs qu’au secteur.

Qu’est-ce que tu trouves ; où veux-tu acheter ton herbe à l’avenir ?

L’enquête de la Swiss Hemp Association

Des frais d’envoi plus élevés en 2024

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Versand Packete, grün, braun und abstrakte Pflanzen

L’année 2024 promet une vague de changements financiers à venir pour Herba di Berna, ainsi que pour l’ensemble du secteur du chanvre. Derrière ces changements se cachent de nombreux facteurs tels que l’augmentation des taxes gouvernementales (TVA), la hausse des coûts d’assurance, l’augmentation des prix des matériaux d’emballage, de l’énergie et des loyers.

Ces facteurs sont comme une marée inéluctable qui met les entreprises au défi d’adapter leurs stratégies. Chez Herba di Berna, nous ne voulons pas seulement réagir, mais agir de manière proactive et vous informer de manière transparente sur la manière dont nous gérons ces défis. Et quelles adaptations sont nécessaires dans le domaine de l’expédition pour maintenir la qualité de nos produits et votre expérience d’achat. Il convient de souligner que nous maintenons notre stratégie éprouvée en matière de prix des produits et que nous continuons à vous offrir la possibilité d’acheter des produits à base de CBD et de chanvre à des prix imbattables. Par conséquent ; ne vous inquiétez pas, il n’y aura pas d’augmentation des prix des produits. Néanmoins, ces ajustements financiers se déplacent. Nous avons cependant décidé de les transférer au secteur de l’expédition. Nous nous assurons ainsi que vous puissiez continuer à bénéficier d’offres imbattables.

Avantages du changement : suivi et livraison sécurisée des colis

Malgré les désagréments initiaux, les nouveaux frais d’expédition ouvrent aussi des opportunités pour Herba di Berna et surtout pour nos chers clients. En adaptant les frais, nous pouvons suivre vos paquets et ils peuvent être trouvés partout à tout moment.

Conclusion : Ensemble sur de nouvelles voies – La vente par correspondance de chanvre chez Herba di Berna

L’année 2024 promet des changements pour le secteur du chanvre, accompagnés d’une série de défis. L’augmentation des taxes gouvernementales, des coûts d’assurance et d’autres charges n’affectent pas seulement notre entreprise, mais aussi nos clients. Dans ce contexte, chez Herba di Berna, nous avons décidé de faire preuve de transparence face aux défis qui nous attendent et de vous informer de nos ajustements en matière d’expédition, ainsi que du fait que les prix de nos produits restent inchangés. Nous comprenons que les budgets doivent parfois être jonglés, mais soyez assurés que nous faisons de notre mieux pour offrir des produits de chanvre de qualité à des prix équitables. Rendez-vous dans notre magasin spécialisé de la Scheibenstrasse pour profiter non seulement des économies réalisées sur les frais de port, mais aussi pour bénéficier de conseils personnalisés et sans engagement, et pour découvrir notre vaste assortiment avec tous vos sens.

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Cannabis et gastro-entérologie

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Magen-Darm-Harmonie mit Cannabis unterstützen

Les fêtes sont un festin, de la nourriture et des boissons, d’un repas à l’autre, des biscuits au chocolat, des mandarines au rôti de fête. Alors que nous profitons généralement de la période festive hivernale en prenant des vacances, en faisant la fête et en nous goinfrant, notre intestin doit faire des heures supplémentaires. Les cannabinoïdes peuvent aider nos intestins dans leurs fonctions quotidiennes et contribuer à l’harmonie gastro-intestinale comme au bien-être. Découvrez dans cet article de blog tout ce qui concerne l’harmonie entre le cannabis et le système gastro-intestinal.

Le corps comme habitat des virus, des champignons et des bactéries

Lorsque notre système gastro-intestinal est soumis à diverses contraintes telles que le stress, le manque d’exercice, une mauvaise alimentation ainsi que des boissons sucrées et alcoolisées, l’intestin souffre. Nous sommes certes capables de nous adapter et nous sommes aussi assez résistants, comme le montre le fait que l’homo sapiens moderne peut se nourrir en partie de fast-food, de boissons sucrées et d’aliments trop épicés pendant toute sa vie. Et pourtant, l’intestin souffre dans ces moments d’alimentation malsaine. Depuis des millénaires, il est courant dans le monde entier d’ingérer du cannabis en mangeant. Et aujourd’hui, grâce aux technologies les plus modernes, nous pouvons étudier de manière ciblée ce qui se passe en détail et soulager de nombreuses personnes. L’intestin montre des réactions claires en cas d’excès de nourriture et ne souffre pas en silence comme le foie. Les troubles les plus fréquents d’un intestin surchargé sont la diarrhée, les nausées et la constipation, et les antidotes recommandés qui les accompagnent sont bien connus de beaucoup d’entre nous. Pour un début d’année sain, outre le chanvre, d’innombrables remèdes maison, préparations chimiques et approches thérapeutiques circulent, tous visant à équilibrer ce que l’on appelle le « microbiome intestinal* ». Il s’agit de bactéries et de champignons, ainsi que de certaines souches de virus, dont l’action ne nous rend pas malades, mais nous permet de conserver notre vitalité. Au cours de l’évolution, de minuscules êtres vivants, c’est-à-dire différents micro-organismes, se sont installés dans le tractus gastro-intestinal et forment une interaction bénéfique pour tous les participants, ce que l’on appelle une symbiose. Ils se soutiennent mutuellement dans la digestion et dans l’absorption des nutriments, qui sont essentiels à la survie de l’homme et des micro-organismes. La science peut désormais démontrer avec précision l’influence d’une flore intestinale saine sur notre système nerveux. De nombreuses sagesses paysannes soutiennent le dicton : « Tu es ce que tu manges », et les effets du cannabis en tant que remède sont confirmés de manière tout aussi complète en laboratoire.

* Définition : le microbiome désigne l’ensemble des micro-organismes(bactéries, archées, virus, champignons et protozoaires) qui colonisent un macro-organisme (homme, animal, plante). Les microbiomes peuvent notamment influencer le système immunitaire, le métabolisme et le système hormonal de leur hôte.

Importance de la flore intestinale

Contrairement aux substances toxiques ou aux remèdes prétendument magiques, le cannabis se fixe sur des récepteurs parfaitement adaptés dans l’organisme. Les yaourts aux cannabinoïdes vendus en supermarché sont pour l’instant de la musique d’avenir, mais la flore intestinale peut en principe être stimulée par de nombreux aliments ou compléments alimentaires. Il existe sur le marché d’innombrables produits qui favorisent les souches microbiennes puissantes et les alimentent suffisamment pour que les agents pathogènes indésirables périssent rapidement lorsqu’ils pénètrent dans notre corps. Le problème est que même les gélules, les pilules et les teintures les plus chères ne parviennent pas à atteindre la flore intestinale si nous continuons à commettre les péchés du mode de vie moderne et si nous ne tenons pas compte de notre harmonie gastro-intestinale.

Pour savoir exactement comment et où les cannabinoïdes agissent sur notre corps, consulte l’article de blog précédent : https://www.herbadiberna.ch/starkes-immunsystem-durch-cbd-tropfen/

Les effets du chanvre sur notre système gastro-intestinal

Alors que les récepteurs CB1 se trouvent dans le cerveau, nous trouvons les récepteurs CB2 dans l’intestin. Ces deux éléments sont ce que l’on appelle les points d’ancrage des cannabinoïdes dans la plante de chanvre. Avec une préparation à spectre complet, ces récepteurs sont influencés et déclenchent une multitude d’effets positifs dans le corps. Les cannabinoïdes peuvent activer des processus anti-inflammatoires par le biais du système gastro-intestinal, stimuler le système immunitaire et réduire le stress. (Source : étude de Charles M. Skinner)

Huile de CBD à spectre complet et gélules de chanvre pour soutenir le système gastro-intestinal

La recherche sur le cannabis thérapeutique et la flore intestinale n’est pas encore aussi complète que dans d’autres domaines, mais les professionnels de la santé et de la thérapie commencent à le recommander pour certains traitements.Le mode de consommation influence l’effet du cannabis sur le système gastro-intestinal ; le fait de fumer ou de vaporiser a un effet plus rapide et plus intense, tandis que la prise orale peut être mieux tolérée et avoir un effet plus durable.Il existe des aspects bénéfiques des produits à base de chanvre, mais les interactions potentielles avec les médicaments et les effets secondaires possibles doivent être pris en compte. En cas de côlon irritable, de brûlures d’estomac ou de constipation permanente, le cannabis peut, selon l’état actuel de la recherche, être une alternative à base de plantes qui peut aider sans complication dans de nombreux cas, mais qui peut parfois avoir des effets secondaires. Une consommation prudente reste le meilleur choix lors de l’expérimentation personnelle du chanvre, même pour le système gastro-intestinal, jusqu’à ce que la recherche l’ait clarifié.

Conclusion

Lorsque nous nous accordons des plaisirs culinaires, nos intestins effectuent un travail difficile. Le cannabis, en tant que préparation à spectre complet, peut aider à soutenir notre intestin et son fonctionnement, surtout en cette nouvelle année après les festins de Noël. Pourtant, notre système digestif est fragile : le stress, le manque d’exercice et une mauvaise alimentation peuvent le mettre à mal. Le microbiome intestinal, composé de bactéries, de champignons et de virus, joue un rôle essentiel pour notre santé et influence même notre système nerveux. Les cannabinoïdes peuvent avoir un effet anti-inflammatoire, renforcer le système immunitaire et réduire le stress par le biais des récepteurs CB2 dans l’intestin. Le chanvre médical montre des approches prometteuses, notamment pour des maladies comme la sclérose en plaques. Cependant, la recherche sur le cannabis thérapeutique et la flore intestinale n’en est qu’à ses débuts. Bien qu’il y ait de nombreux avantages, il faut également tenir compte des interactions avec les médicaments et des effets secondaires possibles et les clarifier avec un professionnel de la santé. En cas de troubles gastro-intestinaux, le cannabis pourrait être une alternative naturelle, mais il est également conseillé de consulter des spécialistes et de se tenir au courant des dernières recherches.

Notre recommandation pour une harmonie gastro-intestinale optimale

Source : https://l1nq.com/ugfNr

Légalisation en Allemagne : le Bundestag met-il les points sur les i ?

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Après une longue attente, le projet de loi pour la CanG, la – présumée – future loi sur le cannabis en Allemagne, est arrivé au Bundestag. Le projet doit permettre de faire les premiers pas vers un marché légal du cannabis – dans le meilleur des cas dès le début de l’année 2024.

Que dit maintenant la loi sur le cannabis ?

L’oracle sur les détails de la légalisation en Allemagne a été une occupation pratiquée un peu partout ces derniers mois. En avril déjà, un document de référence avait été publié, dans lequel les plans étaient concrétisés. Il n’était donc pas surprenant de voir de quoi le Bundestag allait maintenant débattre. Le projet de loi actuel vise à mettre en œuvre ce que l’on appelle le « premier pilier » de la légalisation. Le deuxième pilier de la culture commerciale du cannabis a été repoussé dans le futur.

Dans le cadre du premier pilier, la culture personnelle privée à domicile et la culture collective non commerciale dans les Cannabis Social Clubs doivent être légalisées. Le projet est souvent qualifié de « légalisation allégée », car il y a encore de nombreuses règles assez restrictives. Les adultes pourront à l’avenir posséder jusqu’à 25g de cannabis pour leur propre consommation. La culture privée est autorisée pour trois plantes, et les enfants et les adolescents doivent être tenus à l’écart. Les clubs sociaux (appelés associations de culture dans le projet de loi) doivent également respecter de nombreuses règles. Un maximum de 500 membres est admis, qui doivent tous résider en Allemagne. Un maximum de 25g par jour et de 50g par mois peut être émis par membre. Pour les jeunes de 18 à 21 ans, il ne s’agit que de 30g par mois, qui ne doivent en outre pas contenir plus de 10% de THC. S’y ajoute une interdiction de publicité et de parrainage.

Zones protégées dans toute l’Allemagne


Une autre règle a particulièrement étonné la communauté cannabique : il y aurait une zone de protection de 200 mètres autour des associations de cultivateurs, des écoles, des institutions pour enfants et adolescents, des aires de jeux pour enfants et des installations sportives accessibles au public, dans laquelle la consommation de cannabis en plein air ne serait pas autorisée. La consommation de cannabis doit également être interdite dans les zones piétonnes entre 7 et 20 heures.

Des cartes circulent en Allemagne, montrant comment la majorité des zones urbaines et communales seraient situées dans une zone protégée.
Répartition des zones protégées à Berlin selon le projet de loi CanG en vigueur : dans toutes les zones rouges, la consommation publique de cannabis est interdite. S’y ajoute une interdiction devant les associations de culture qui n’existent pas encore et pendant la journée dans les zones piétonnes.(bubatzkarte.kowelenz.social)

Ce qui est justifié par une protection des enfants et des jeunes pose quelques problèmes dans la pratique : les lieux énumérés existent en Allemagne dans une telle densité que – en particulier dans les villes – la consommation de cannabis ne sera presque possible que dans des appartements privés ou de grands parcs.

Qu’en pense le Bundestag ?

Le débat au Bundestag a certes été court – mais plutôt intense. Si Karl Lauterbach a défendu sa proposition avec conviction, beaucoup d’autres étaient moins enthousiastes. Du côté des conservateurs (AfD et Union), il y a eu une opposition fondamentale. Les deux parties continuent d’essayer de bloquer la légalisation en elle-même. Il est impressionnant de voir comment ces politiciens* peuvent ignorer la situation actuelle avec des millions de consommateurs* de cannabis et un énorme marché noir, et continuer à la place à déblatérer sur leur concept de « drogue d’initiation ».

Les critiques des spécialistes et des groupes de gauche semblent plus passionnantes. Il y est indiqué que les règles de distance et de nombreux autres détails bien définis de la légalisation Light sont difficilement applicables dans la pratique. Avec ces concessions faites aux forces conservatrices, le projet risque de devenir une loi qui ne sera jamais vraiment appliquée ou qui demandera des ressources folles pour être contrôlée. L’un des grands avantages de la légalisation – l’économie de temps et d’argent dans la poursuite pénale – serait alors en grande partie annulé.

Légalisation en Allemagne uniquement pour les non-conducteurs*.

Autre point faible des plans de légalisation actuels : aucune modification de la loi sur la circulation routière n’est prévue à ce jour. Mais comme la limite de THC pour la conduite automobile est fixée à un nanogramme par millilitre de sang en Allemagne, les conducteurs* qui consomment du cannabis sont presque certainement punissables. Même s’ils sont censés prendre le volant à jeun. Dans l’un de nos derniers articles de blog, nous avons mis en lumière le sujet en Suisse. Pour résumer : la valeur limite suisse de 1,5ng/mL est elle aussi clairement trop basse.

En Allemagne, le gouvernement fédéral a tout de même déclaré qu’il mettrait en place un groupe de travail qui devrait présenter ses premiers résultats au printemps 2024. Compte tenu d’une légalisation à partir de janvier 2024, il s’agit toutefois d’une perspective plutôt insatisfaisante pour les automobilistes*…

Qu’est-ce que cela signifie pour la légalisation ?

L’Allemagne continue d’avancer pas à pas vers la légalisation. Les groupes conservateurs éternels du Bundestag n’auront probablement aucune chance avec leur opposition fondamentale. Et les groupes de gauche vont probablement encore essayer de rendre les projets de légalisation un peu plus audacieux – mais en cas de doute, ils préfèrent presque certainement le projet actuel à aucune légalisation.
Tous ceux qui se réjouissaient d’une « révolution verte » risquent d’être déçus par le résultat. Le fait que la possession et la culture personnelle de cannabis ne seront sans doute bientôt plus punissables constitue certes un énorme pas en avant. Mais dans l’ensemble, les plans actuels sont encore proches d’une politique restrictive et loin d’un marché légal du cannabis qui pourrait effectivement supplanter le marché noir.

Progrès dans la nouvelle réglementation du marché du cannabis

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Fin septembre 2023, le Conseil national s’est à nouveau prononcé en faveur des préoccupations de la « PI Siegenthaler ». Le Parlement a approuvé une prolongation de délai nécessaire à l’élaboration d’une nouvelle loi sur le cannabis. Si les choses continuent de tourner rond, la nouvelle réglementation du marché du cannabis (également appelée légalisation 😉) pourrait ainsi devenir une réalité d’ici quelques années.

PI Siegenthaler pour une nouvelle réglementation de la législation sur le cannabis
L'initiative parlementaire (IP) Siegenthaler a été déposée en septembre 2020 par le conseiller national bernois du centre Heinz Siegenthaler.
L'initiative demande une nouvelle loi sur le cannabis qui servira un jour de base à un marché du cannabis légal et réglementé en Suisse.  
Vous trouverez des informations plus précises sur l'IP Siegenthaler dans notre article de blog sur le sujet.

De quoi s’agissait-il au Conseil national ?

En fait, la commission compétente aurait dû élaborer une proposition de loi avant la fin 2023. Mais les parlementaires n’ont pas été à la hauteur de ce calendrier ambitieux. Afin que tout ce travail ne soit pas vain et qu’une loi bien préparée et bénéficiant d’un large soutien puisse être adoptée à la fin, la sous-commission a maintenant demandé une prolongation du délai jusqu’à la session d’automne 2025. « Il est vraiment important et juste de faire ces travaux en y consacrant suffisamment de temps », a déclaré Barbara Gysi (PS, responsable de la sous-commission).

Une minorité de citoyens a tenté de bloquer la nouvelle législation sur le cannabis. Leur plan : si la Commission n’a pas le temps de préparer une bonne loi, il n’y aura pas de loi et le statu quo sera maintenu. « Il s’avère que l’initiative est contraire au droit international », a estimé la conseillère nationale UDC Verena Herzog. De plus, la légalisation semble encourager les jeunes à fumer du cannabis, alors qu’elle ne permet pas d’assécher le marché noir.

Résultats du vote sur la prolongation du délai pour la nouvelle législation sur le cannabis.
Résultats des votes du Conseil national(parlament.ch)

Heureusement, cette polémique rétrograde a eu peu de succès et le Parlement s’est clairement prononcé en faveur d’une prolongation du délai, se prononçant ainsi pour une nouvelle réglementation du marché du cannabis. 104 voix pour (PS, Verts, PVL, une majorité du PLR, une minorité du groupe du centre et même 3 voix du groupe UDC) contre 69 voix contre de l’UDC, une partie du centre et un tiers du PLR.[1]

Qu’est-ce que cela signifie pour la nouvelle réglementation du marché du cannabis ?

Bien sûr, cela aurait été formidable si la sous-commission n’avait pas eu besoin du tout de prolonger le délai. Mais il est bien connu que les choses vont rarement aussi vite dans la Berne fédérale. C’est pourquoi le fait que le Conseil national se soit prononcé avec une telle clarté en faveur d’une nouvelle réglementation du marché du cannabis est globalement une nouvelle très positive. Si tout se passe comme prévu, la légalisation pourrait effectivement devenir une réalité dès 2026. L’année 2027 semble plus réaliste, car l’UDC a d’ores et déjà annoncé son intention de soumettre la future loi sur le cannabis au peuple par le biais d’un référendum.

Pour nous, il s’agit donc de rester patients. Les projets de légalisation en Allemagne, une population de plus en plus favorable à la légalisation et les valeurs empiriques générées jusqu’alors par les essais pilotes laissent toutefois entrevoir un avenir réjouissant. De plus en plus, l’idée d’un marché légal du cannabis avec une bonne protection de la jeunesse et des consommateurs et sans marché noir illégal semble s’ancrer dans les esprits. Et même si cela ne devait arriver qu’en 2027, la Suisse ne se laisserait pas distancer, du moins en comparaison internationale.

Cannabis et psychose : qu’est-ce qui est vrai ?

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Dans les discussions sur le thème du cannabis et en particulier de sa légalisation, une question revient souvent : Le cannabis entraîne-t-il des maladies psychotiques ? Les réponses sont souvent peu claires, différentes, voire contradictoires. Nous essayons d’y voir plus clair. Mais il n’y a pas non plus de vérités absolues à lire ici, car elles n’existent guère dans l’état actuel des choses.

Les liens connus

Un lien entre les psychoses et le cannabis a été démontré dans différentes études. [1] Dans les groupes de patients étudiés souffrant de psychose schizophrénique, la consommation de cannabis était plus répandue que dans l’ensemble de la société et, inversement, les consommateurs de cannabis souffraient plus souvent et plus tôt d’un trouble psychotique. Nier ce lien en soi serait absurde au vu des données disponibles. La question de savoir dans quelle mesure la plante de cannabis doit être diabolisée pour autant est toutefois une autre question – nous y reviendrons plus tard…

Risque particulier de psychose chez les jeunes

Chez l’homme, le processus de maturation du cerveau dure jusqu’au début des années 20. Ainsi, les jeunes adultes vivent encore longtemps avec un cerveau dont la formation n’est pas terminée. Si des substances telles que l’alcool ou le cannabis sont consommées pendant cette période, cela semble également avoir un impact sur le développement du cerveau. Il existe par exemple un lien entre la consommation régulière de cannabis chez les jeunes et l’épaisseur du cortex cérébral. (Les zones du cerveau qui présentent un nombre élevé de récepteurs CB1 sont particulièrement touchées).

En ce qui concerne les psychoses, on peut constater que la consommation à un jeune âge, en particulier, constitue un facteur déterminant pour la fréquence et le moment de la psychose. [2] Certes, la consommation de cannabis n’est probablement pas la seule responsable, mais elle est définitivement un facteur parmi d’autres.

Influence du taux de THC sur le risque de psychose

Les études ont également identifié certains facteurs qui rendent la consommation particulièrement risquée. Outre la fréquence ou la quantité consommée, la puissance, c’est-à-dire la teneur en THC, de la plante de cannabis joue un rôle important. Un taux de THC plus élevé semble augmenter la probabilité de psychose. De ce point de vue, la teneur en THC, qui a massivement augmenté au cours des dernières décennies, doit pour le moins être considérée de manière critique. En 1993, le cannabis saisi aux Etats-Unis contenait en moyenne 3,4% de THC. En 2008, cette valeur était de 8,8% et avec 17,7% en 2017, elle a encore doublé en seulement 10 ans. [3] En même temps, ces fleurs de cannabis à haute puissance ont souvent un taux de CBD très bas. Nous montrons dans la section suivante pourquoi cela est pertinent.

Le CBD pour un risque de psychose plus faible

Le CBD est également une substance active importante dans le contexte des psychoses. Ce qui est fascinant, c’est que le cannabis semble avoir l’effet inverse. Par exemple, une étude a montré que les psychoses étaient nettement moins fréquentes lorsque les sujets prenaient du CBD auparavant. Actuellement, le CBD est même testé comme médicament potentiel pour le traitement des épisodes psychotiques chez les personnes schizophrènes – et certaines études indiquent que les chances de succès sont réelles.

Qu’est-ce qui n’est pas clair ?

Toutes ces études disent-elles donc maintenant que le cannabis provoque des psychoses ? Ce n’est pas si simple. Certes, il existe incontestablement un lien et certains modèles de consommation renforcent le problème. Mais en même temps, il n’a pas encore été réellement prouvé que le THC en soi provoque un trouble psychotique chez une personne en parfaite santé. Souvent, les personnes concernées présentent déjà un risque génétiquement prédisposé – et la consommation de cannabis agit alors en partie comme un déclencheur concret. [4] On peut également se demander si l’inverse n’est pas vrai dans une certaine mesure : Les personnes ayant une prédisposition psychotique pourraient présenter une tendance accrue à la consommation de cannabis, par exemple dans le sens d’une automédication.

De plus, il existe de nombreux facteurs de risque qui favorisent l’apparition d’une psychose : La dépression, les troubles du sommeil, le fait de vivre avec un corps d’homme, l’histoire de la migration ou la vie en zone urbaine, pour n’en citer que quelques-uns. Ce qui frappe dans cette liste, c’est que nombre de ces facteurs augmentent également la probabilité qu’une personne soit en contact avec le cannabis. Bien entendu, les scientifiques* tentent d’éliminer ces facteurs de leurs études – mais cela n’est pratiquement jamais possible à la perfection.

Qu’est-ce que cela signifie pour la légalisation

Tout bien considéré, il semble donc tout à fait plausible que la consommation de cannabis comporte un risque important dans certaines circonstances. Les opposants à la légalisation ont-ils donc raison et devons-nous absolument continuer à interdire cette substance dangereuse ? Vous l’avez deviné : bien sûr que non. Premièrement, nous vivons dans une société qui tolère divers risques dans de très nombreux domaines. Deuxièmement, même sans légalisation, de nombreuses personnes consomment du cannabis, souvent dans des circonstances plus risquées.

Le risque fait partie de notre société

Même si le cannabis provoque des psychoses et rend ainsi la vie de certaines personnes concernées très difficile, le débat actuel est plutôt absurde. Bien sûr, il est important de connaître les risques liés à une substance. Cependant, les effets secondaires de la consommation de cannabis sont plutôt inoffensifs comparés à ceux de nombreuses autres substances comme l’alcool, le tabac ou le sucre. Pour toutes ces substances, nous savons qu’elles causent des dommages considérables à la santé humaine en cas de consommation excessive – et pourtant, elles sont légales et largement répandues. Il y a de nombreuses personnes qui subissent des dommages psychiques considérables à cause d’une consommation problématique d’alcool et, là aussi, certaines études affirment que le cerveau des jeunes en particulier souffre fortement d’une consommation excessive d’alcool. Pourtant, nous pouvons acheter de la bière dans n’importe quel supermarché. Notre société tolère de nombreux risques et laisse souvent aux individus le soin de décider dans quelle mesure ils souhaitent s’exposer à ces risques. C’est pourquoi il est certes important que nous en sachions le plus possible sur les risques de substances telles que le cannabis – mais en même temps, ces risques ne justifient pas à eux seuls une politique d’interdiction extrêmement coûteuse et peu efficace.

La transparence & la prévention sont importantes

Dans le contexte actuel, de nombreuses personnes achètent régulièrement du cannabis. Comme c’est illégal, cela se fait en cachette (le stress est néfaste !) et sans aucune norme de qualité. Avec les fleurs du marché noir, tu n’as aucune chance de savoir quelle est la teneur réelle en THC de cette plante de cannabis. Et le dealer ne se soucie généralement pas de savoir si sa clientèle est encore jeune et donc plus vulnérable.

En revanche, un marché légal et réglementé permettrait d’imposer des exigences claires en matière de transparence et de qualité. Les consommateurs* pourraient ainsi décider du taux de THC et de CBD qu’ils souhaitent consommer. De plus, les recettes fiscales pourraient être utilisées pour un travail de prévention efficace auprès des jeunes – au lieu que l’argent aille dans les poches d’organisations criminelles. Avec de telles possibilités, le risque de psychose n’aurait certes pas disparu. Mais il s’agirait d’un risque évaluable et contrôlable – qui doit encore faire l’objet de recherches.

Dépénalisation partielle : une jungle réglementaire

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Ces dernières semaines, un nouveau jugement du Tribunal fédéral a fait parler de lui. La Cour suprême a décidé qu’une quantité de cannabis non punissable (<10g et exclusivement destinée à la consommation personnelle) ne pouvait pas être saisie par la police. C’est un pas de plus vers la dépénalisation du cannabis. Une criminalisation moins forte des consommateurs* est certes en principe à saluer. Mais en même temps, la discussion sur ce jugement montre pourquoi une légalisation du cannabis serait meilleure pour toutes les parties et beaucoup moins chaotique.

La jungle réglementaire d’une dépénalisation partielle

La possession d’une petite quantité de cannabis pour la consommation personnelle (<10g) et les actes préparatoires à la consommation sont dépénalisés depuis longtemps en Suisse. Pendant longtemps, la police et le ministère public ont cependant ignoré cette situation légale et les amendes ont été distribuées allègrement. L’argument des autorités était généralement qu’il s’agissait tout de même d’une substance illégale. De plus, il est clair que tôt ou tard, il y aura une consommation (ou un soupçon de consommation passée), ce qui serait à nouveau illégal. Ce n’est qu’avec un arrêt du Tribunal fédéral de 2017 qu’il a été mis un terme à cette pratique. Depuis lors, la règle est définitive (appliquée de manière plus ou moins conséquente) : Les petites quantités & les actes préparatoires ne sont pas punissables, la consommation elle-même est illégale.

Dans son arrêt de 2017, le Tribunal fédéral a toutefois laissé une question importante en suspens : Que se passe-t-il avec la quantité non punissable après un contrôle de police ? Jusqu’à présent, le cannabis était généralement confisqué. Il faut avouer que la question de savoir ce qu’il faut faire d’une quantité non punissable d’une substance illégale n’est pas anodine. Il est donc très positif qu’il soit désormais clairement indiqué qu’une quantité non punissable ne l’est pas et ne peut donc pas être confisquée.

Mais ceux qui pensaient que le débat sur les pouvoirs des forces de l’ordre était clos pour l’instant se trompent à nouveau. Peu de temps après le jugement, on a constaté avec étonnement que le jugement du Tribunal fédéral ne s’appliquait pas seulement au cannabis, mais aussi aux drogues « dures ». La CSI (Conférence suisse des procureurs) a toutefois contesté cette évaluation. Afin d’éviter un chaos cantonal avec des pratiques différentes, ils ont demandé à toutes les autorités de s’en tenir à la pratique actuelle pour les drogues dures, tandis que pour le cannabis, il faut clairement suivre le jugement. En outre, la CSI a demandé aux politiques de régler cette ambiguïté par la loi.

Il y a plus simple…

Même si c’est une bonne chose pour les consommateurs* qu’ils soient moins criminalisés, la solution n’est pas propre. En fait, ce n’est pas étonnant : vouloir quelque chose d’illégal et d’impuni en même temps conduit inévitablement à des problèmes. Si le cannabis était enfin légalisé, la voie serait libre pour une régulation judicieuse et adaptée du marché. Au lieu d’un éternel jeu du chat et de la souris entre la police & les dealers, les ressources pourraient être investies dans une lutte efficace contre les grands acteurs du marché noir et dans un travail de prévention judicieux. Pour avoir des idées de ce à quoi cela ressemblerait, nous n’avons pas besoin de regarder si loin. D’une part, nous avons déjà acquis beaucoup d’expérience avec l’alcool et le tabac sur la manière dont certaines substances peuvent être réglementées de manière ciblée. En outre, il existe – aussi bien en Suisse que dans les pays ayant une expérience de légalisation – diverses constatations claires qui parlent en faveur d’une légalisation. Jusqu’à ce que nous soyons enfin prêts, nous devrons nous contenter de produits au CBD en cas de doute…

MEDCAN – Association Suisse pour le Cannabis Médical

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En Suisse aussi, le cannabis a une longue tradition en tant que plante médicinale. Cette application a également été perdue avec l’interdiction de 1951. Non, elle n’a pas été perdue. Elle a été criminalisée et soustraite à l’attention du grand public – car le chanvre médical a été et continue d’être utilisé. L’association MEDCAN s’est fixé pour objectif de mettre fin à cette criminalisation des patients*.

Nous voulons ici vous donner une image détaillée de la situation actuelle concernant le chanvre médical. Pour cela, Franziska Quadri, présidente bénévole de l’association MEDCAN, nous a apporté son expertise. Franziska est elle-même paraplégique depuis un accident de parapente en 2009 et a très vite découvert que le cannabis était pour elle la meilleure solution pour améliorer à nouveau sa qualité de vie.

Cannabis médical en Suisse – où en sommes-nous ?

L’été dernier, le rêve de nombreux patients est devenu réalité : depuis août 2022, le cannabis médical est légal et ne nécessite plus d’autorisation. Les médecins peuvent prescrire du cannabis de leur propre initiative. Ou pourraient – car jusqu’à présent, de nombreux médecins évitent d’aborder le sujet du chanvre médical. Franziska m’a raconté un épisode exemplaire de sa propre histoire : « J’ai moi-même consulté récemment ma neurologue, qui sait exactement comment je me traite moi-même avec le cannabis. Malgré cela, j’ai été confronté à un désintérêt total : Je devrais maintenant dire à la neurologue ce qu’elle doit écrire dans mon ordonnance. On me rejette effrontément la responsabilité au lieu que les médecins se penchent enfin sur le sujet ».

Il ne nous reste plus qu’à former de notre propre chef les médecins et les pharmaciens.

Franziska Quadri, patiente sous cannabis et présidente de l’association MEDCAN
Franziska Quadri

Des histoires comme celle de Franziska montrent que la modification de la loi de l’année dernière est loin d’avoir résolu les problèmes. « Presque un an après la modification de la loi, les patients n’ont toujours pas accès au cannabis médical. Il n’y a pratiquement pas de médecins qui prescrivent du cannabis – et si c’est le cas, les caisses d’assurance maladie ne le remboursent quand même pas, et la thérapie devient presque inabordable », raconte Franziska. Cette mauvaise mise en œuvre de la légalisation risque de créer une société à deux vitesses : les patients* riches achètent des ordonnances et des médicaments légaux, tandis que les moins fortunés sont criminalisés.

Le travail politique de MEDCAN

Cet état des lieux montre que si une étape politique a été franchie avec la légalisation du chanvre médical, le problème est encore loin d’être résolu. Ainsi, pour l’association MEDCAN, il est clair que leur engagement sera encore longtemps nécessaire.

Actuellement, nous visons – en nous inspirant de la Ligue contre le cancer – à devenir une organisation à fort impact public, capable d’informer sur le sujet aussi bien l’ensemble de la population que les personnes directement concernées. Dans un premier temps, cela signifie rassembler au sein de notre association le plus grand nombre possible des quelque 100 000 patients* sous cannabis qui se soignent déjà par eux-mêmes.

Franziska Quadri

Afin de s’engager pour une mise en œuvre effective de la légalisation, les personnes de MEDCAN sont en contact régulier avec des politiciens*, des médecins*, des pharmaciens* et, si possible, avec les caisses d’assurance maladie. Cet engagement à tous les niveaux semble être la seule possibilité à l’heure actuelle. La politique pense avoir déjà résolu le problème avec la légalisation, les médecins* manquent de connaissances spécialisées et les caisses d’assurance maladie ne veulent évidemment pas payer de leur propre chef des produits médicamenteux à base de cannabis coûteux. La responsabilité est transférée d’un côté à l’autre comme une patate chaude et ce sont finalement les patients* qui en font les frais, car ils ne peuvent pas obtenir leurs médicaments par la voie légale.

Les essais pilotes sont-ils utiles ?

Grâce à ces essais pilotes, des milliers de personnes auront un accès légal au cannabis, à des prix volontairement alignés sur ceux du marché noir. Cela se rapproche nettement plus de l’idée d’un accès légal aux fleurs de cannabis que la légalisation du chanvre médical, qui n’est absolument pas mise en œuvre. Qu’est-ce que cela déclenche chez les patients* qui doivent continuer à se battre pour un accès abordable aux fleurs de cannabis ? « Franchement, ça me fout les boules », répond Franziska comme si elle avait un pistolet. Il va de soi que les participants à l’étude ont tout à fait le droit d’accéder légalement au cannabis. Mais le problème n’est pas seulement que tous les patients ne peuvent pas obtenir une des places dans les essais pilotes : Ils sont même explicitement exclus de la participation !

Rencontres de patients MEDCAN

En tant qu’organisation de patients, MEDCAN ne s’occupe pas uniquement du travail politique. Des « rencontres de patients » sont régulièrement organisées dans les villes de Zurich et de Berne. L’idée de ces rencontres est de permettre aux patients* d’échanger avec l’association MEDCAN et avec des personnes partageant les mêmes idées. Les expériences sont partagées, on se soutient mutuellement et on essaie de trouver ensemble une voie vers la médecine légale. En bref, les personnes concernées prennent une fois de plus les choses en main pour au moins ne pas se retrouver seules face à leurs problèmes.

Lors de la pandémie, les réunions de patients ont eu lieu pour la première fois en ligne. En complément des réunions sur place, il est depuis possible de participer à une réunion depuis chez soi. « Nous voulons certainement maintenir cela pour atteindre le plus grand nombre de personnes possible », estime Franziska.

C’est maintenant qu’il faut être solidaire !

Contaminée par son engagement, j’ai voulu savoir de Franziska comment nous pouvions soutenir au mieux le travail de MEDCAN. « Le plus important, c’est que vous nous envoyiez des patients* pour que nous puissions les informer – et qu’ils puissent s’engager dans notre association ». Mais il existe bien sûr des possibilités de soutien pour les personnes comme moi qui ne dépendent pas du chanvre médical. Informons-nous et parlons du sujet, donnons une plate-forme aux personnes directement concernées comme Franziska, Simòn, Roger, Sabi et tous les autres qui veulent rendre leur histoire publique. Leur expertise et leur engagement ont un pouvoir incroyable pour faire avancer le changement pour le mieux.
Ce qui aide aussi à faire entendre la voix de l’association MEDCAN, ce sont les dons. Jusqu’à présent, le travail au sein de l’association repose sur les épaules d’un petit nombre de bénévoles. Afin de professionnaliser le travail et de réunir le plus grand nombre de patients*, un secrétariat rémunéré serait par exemple un gain énorme. Et pour que le 10e anniversaire en 2024 soit le plus grand possible avec de superbes événements, des moyens financiers sont nécessaires.

« Plus nous avons de ressources, plus nous atteignons rapidement nos objectifs. Et peut-être même une légalisation générale du cannabis, y compris l’auto-culture » ?

Franziska Quadri

Autre point important : si des personnes extérieures se solidarisent avec l’association MEDCAN et les patients* au cannabis, cela ne profite pas seulement aux personnes concernées. Les expériences faites à l’étranger montrent également que l’usage médical est le parfait précurseur d’une légalisation générale dont le besoin se fait cruellement sentir. Les abus dans le domaine médical sont si évidents que beaucoup ne peuvent pas fermer les yeux. En même temps, la situation actuelle nous montre que la légalisation du chanvre médical a abouti à une impasse. Le moyen le plus simple de sortir de cette misère ? La légalisation pour tous. « Ce n’est que lorsque l’auto-culture sera légale que toutes les personnes concernées auront vraiment accès aux fleurs de cannabis dont elles ont besoin », estime Franziska.

SCRIPT : essai pilote à Berne, Bienne & Lucerne

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Altstadtgasse in der Stadt Bern

En mai 2023, le projet pilote sur le cannabis de l’Université de Berne a été approuvé par l’Office fédéral de la santé publique et les commissions d’éthique cantonales concernées. Sous le nom de « SCRIPT – The Safer Cannabis Research In Pharmacies randomized controlled Trial », les effets sanitaires et sociaux de la vente réglementée de cannabis doivent être étudiés dans les villes de Berne, Bienne et Lucerne. Si tout se passe bien, l’étude sera lancée cet automne.

En quoi consistent les essais pilotes ?  Les projets pilotes doivent permettre d'acquérir des connaissances scientifiques pour le débat sur une éventuelle légalisation du cannabis. Tu trouveras plus d'informations sur l'histoire des essais pilotes ici et dans notre dernière mise à jour sur les projets pilotes.

Comment fonctionne l’étude SCRIPT ?

Dès le début de l’essai, la première moitié des quelque 1’000 participants pourra acheter légalement des produits à base de cannabis dans certaines pharmacies des villes de Berne, Bienne et Lucerne. Outre les fleurs, d’autres produits sont proposés, comme du hasch, des liquides et des huiles – le tout dans un emballage neutre pour ne pas attirer l’attention. La deuxième moitié des participants à l’étude peut également acheter du cannabis légalement 6 mois plus tard. Cette répartition randomisée doit permettre d’obtenir la plus grande pertinence possible de l’étude grâce à une comparaison directe.

Les données de l’étude seront collectées tous les six mois pendant les deux années d’essai environ, à l’aide de questionnaires et d’entretiens. La question centrale est celle de l’influence d’une vente réglementée de cannabis sur le comportement de consommation et la santé des personnes. En plus des grandes enquêtes, le personnel de vente est également encouragé à s’entretenir avec les clients lors de la vente de cannabis d’étude, afin d’obtenir une image encore plus précise de la réalité.

Participation au projet pilote

L’inscription à l’étude SCRIPT devrait être ouverte aux personnes intéressées résidant dans le canton de Berne au début de l’été 2023. Les habitants de la ville de Lucerne devront encore patienter un peu avant de pouvoir accéder à l’une des quelque 300 places d’études disponibles dans leur ville au cours de l’hiver 23/24. Comme pour tous les autres essais pilotes, l’étude n’est ouverte qu’aux personnes âgées d’au moins 18 ans et dont il est prouvé qu’elles consomment du cannabis dans leur vie quotidienne depuis un certain temps.

Les personnes admises à l’étude reçoivent une carte d’étude qui leur permet d’acheter 10 g de THC par mois. Lors du premier achat, un entretien de conseil approfondi doit avoir lieu afin de présenter les différents produits en détail aux clients*.

Une question qui se pose : Que se passe-t-il si la police m’arrête et que j’ai du cannabis d’étude dans mon sac ? Là encore, la réponse se trouve en partie dans la carte d’étudiant. Comme les autorités ne savent évidemment pas qui participe à l’étude, les participants à l’étude doivent pouvoir prouver leur identité en cas de contact avec la police pour cause de port de cannabis. Les autres conditions pour se promener en ville sans être inquiété : l’emballage original ne doit pas être ouvert, car les produits ne peuvent pas être consommés dans l’espace public, et les valeurs limites de max. 10g de fleurs de cannabis ou de haschisch ou 2g de THC maximum pour les liquides et les huiles ne doivent pas être dépassés. Pas particulièrement adapté à la vie quotidienne – mais l’étude a toujours lieu à une époque de répression…

Herba di Berna et les essais pilotes

Même si, en tant que Herba di Berna, nous ne pouvons pas participer à l’essai pilote – malgré notre magasin spécialisé -, nous sommes en principe ravis de cette étude. Enfin, quelque chose se passe à Berne. La préparation de la légalisation est abordée de manière scientifique. Un concept de vente réglementé pose la première pierre pour que la légalisation ne soit pas un saut du marché du shartz au Far West. Il ne s’agit pas de permettre à quelques entreprises de soutirer de l’argent à tout le monde et d’empocher de gros bénéfices. Au lieu de cela, l’accent est mis sur une vente par des professionnels formés, qui devraient enfin rendre légalement accessibles des produits de haute qualité avec des indications de contenu clairement déclarées, afin de répondre aux besoins réels d’une grande partie de la population.
Il n’est pas certain que nous devions pour cela réaliser nos propres essais à grands frais au préalable, au lieu de simplement prendre à cœur les valeurs empiriques d’autres pays. Mais, par la force des choses, nous avons appris à faire preuve de patience et à nous réjouir des petits pas.

Plus d’infos sur l’étude SCRIPT : script-studie.ch

Les essais pilotes : Qu’est-ce qui est en cours et où ?

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Depuis l’été 2021, il est clair que des essais pilotes de consommation & de vente légales de cannabis seront menés en Suisse. Malgré un large intérêt, qui se traduit notamment par un écho médiatique important, notre patience est mise à rude épreuve. A Bâle, le lancement de l’essai pilote « WeedCare », prévu pour l’automne 2022, a dû être une nouvelle fois reporté, à Berne, le canton a freiné des quatre fers et la ville de Zurich a dû attendre l’OFSP pendant des mois. En 2023, un nouvel élan a toutefois été donné : où en sommes-nous ?

En quoi consistent les essais pilotes ?
Les projets pilotes doivent permettre d'acquérir des connaissances scientifiques pour le débat sur une éventuelle légalisation du cannabis.
Tu trouveras plus d'informations sur l'histoire des essais pilotes ici et dans notre dernière mise à jour sur les projets pilotes.  
Dispositions relatives au projet pilote (OFSP)
Dispositions relatives au projet pilote(OFSP)

Bâle a le vent en poupe

En fait, l’essai pilote bâlois « WeedCare » devait déjà démarrer l’automne dernier. Mais au dernier moment, le lancement a été reporté : Des impuretés de pesticides ont été détectées dans les produits, raison pour laquelle la récolte ne répondait plus aux directives bio requises. Un agriculteur avait pulvérisé des pesticides dans le champ voisin et le vent les a également portés sur le champ de chanvre.

Après cet intermède peu reluisant, les premiers participants à l’étude ont enfin pu acheter leur premier cannabis THC légal fin janvier 2023. Cet été, le projet pilote sera également lancé pour la deuxième moitié des quelque 360 participants. On ne sait pas encore quand les premiers résultats de l’étude seront publiés, mais nous les attendons avec impatience.

Zurich peut enfin se lancer à son tour

En comparaison avec Bâle, la ville de Zurich a mis en place un projet gigantesque : Plus de 2000 participants doivent pouvoir acheter et consommer du cannabis légalement pendant 3½ ans. Après une longue attente des autorités, du cannabis THC légal est désormais cultivé pour les Zurichois*, afin que la vente puisse commencer en été.

Les longs chemins de l’administration

En juin 2022, la ville de Zurich a déposé sa demande d’étude auprès de la commission d’éthique cantonale et de l’OFSP. Alors que l’autorisation de la commission d’éthique était déjà disponible en août, l’OFSP a mis du temps à la délivrer. La demande pour l’essai pilote a fait l’objet d’un va-et-vient au sein de l’office fédéral pendant environ 9 mois. Ce retard est justifié par la « grande complexité » de la demande et le grand nombre de concepts d’études soumis par différentes villes et régions. Le fait que l’autorisation ait finalement été accordée peu de temps après la publication de nombreux articles de presse sur le sujet n’est probablement pas dû au seul hasard. Parfois, la pression de l’opinion publique donne soudain un coup d’accélérateur aux procédures lourdes des autorités. Une bonne mise en perspective des retards était déjà proposée par l’association LegalizeIt ! en décembre : « Toujours pas de Cannabis Social Club en 2022 : que s’est-il passé ? »

Lorsque l’autorisation est finalement arrivée le 22 mars, tous les participants se sont immédiatement mis au travail. Ainsi, les productrices Pure Production et Swiss Extract prévoient de récolter les premières fleurs en juillet. La vente devrait alors débuter en août et les produits à base de haschisch, dont la transformation est plus complexe, devraient également être disponibles à partir d’octobre.

Cannabis Social Club

Les Cannabis Social Clubs (CSC) sont une particularité réjouissante de l’essai zurichois. Il s’agit de créer, au sein de structures associatives, un lieu de vente et de rencontre soutenu par les membres et axé sur l’échange social et la consommation commune. Dans des pays comme l’Espagne, la Belgique, l’Uruguay ou les Pays-Bas, le modèle de la CSC est déjà largement répandu. Mais là, en plus du transfert de connaissances, la culture collective de son propre cannabis est au cœur des clubs. Cependant, les clubs sociaux n’ont pas été autorisés à le faire dans l’étude zurichoise. Afin d’obtenir des résultats aussi pertinents que possible, les produits doivent être les mêmes dans tous les points de distribution. En outre, les autorités estiment malheureusement que les membres du CSC ne seraient pas en mesure de satisfaire aux exigences de qualité élevées des essais pilotes.
L’association LegalizeIt ! gère l’un des clubs sociaux de Zurich, le« Hanfstübli« . L’expérience de plus de 30 ans dans le monde du chanvre suisse, à l’interface entre la protection des consommateurs et l’engagement politique, fait de l’association l’opérateur parfait d’un CSC.

Vitrine d'un Cannabis Social Club à Buenos Aires.
Cannabis Social Club à Buenos Aires(kweez mcG – CC BY 2.0)

Où aura lieu le prochain essai pilote ?

Outre Bâle et Zurich, il existe quelques autres essais pilotes dont la planification est plus ou moins avancée. Selon LegalizeIt !, le premier pilote devrait être lancé à Berne dès l’été 2023. Là aussi, la demande d’étude est actuellement en suspens auprès de l’OFSP et de la commission d’éthique. Pour les autres villes, on sait encore très peu de choses, voire rien du tout. Il en va de même pour notre nouvelle capitale de la fumette, Genève… (en fait, on consomme plus de cannabis à Genève qu’à Amsterdam 😯)

Essai pilote à l’écart des villes

Un essai pilote prévu ne veut pas se limiter aux villes : La société Bergblüten AG a déposé une demande pour une étude impliquant 2700 personnes du Valais et 300 participants de Glaris. Pour répondre à la vaste zone de chalandise, la distribution sera notamment assurée par une pharmacie en ligne.
Les 350 kg de cannabis nécessaires seront produits chaque année à Benken (SG) et au Tessin. Comme pour tous les sites de production de THC, la culture doit répondre à des exigences élevées non seulement en termes de qualité mais aussi de sécurité. Qu’y aurait-il de plus lucratif que de piller un champ de fleurs de THC et de les vendre au marché noir ?

Du cannabis d’extérieur est utilisé pour les essais pilotes

Le secteur privé veut aussi être de la partie

Outre les essais pilotes menés jusqu’à présent, qui sont tous le fruit d’une coopération entre l’université & les autorités, il existe également des organisations privées comme le« Swiss Cannabis Center (SCC) » et« Pilotversuch Cannabis Schweiz (PVCS) » qui mettent en place des essais et gèrent des listes d’attente pour les consommateurs* intéressés. Le SCC prévoit d’organiser des essais dans les villes de Berne, Saint-Gall et Zurich, tandis que PVCS veut proposer les produits THC via une boutique en ligne dans des zones expérimentales plus vastes, qui n’ont pas encore été définies avec précision.